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Quitter Apple pour Linux
Quitter Apple pour Linux
Posté le samedi 30 mars 2024 à 18:14:48
Cela faisait de nombreuses années que j'y songeais, sans jamais oser franchir le pas : quitter l'univers Apple (Mac et iPhone, iPad) pour aller dans le monde de Linux. Quitter la pomme pour le pingouin !! Drôle d'intention, sachant qu'à chaque coin de rue, on vante Apple comme la référence informatique pour la simplicité d'usage. Le problème, c'est que peu de gens, voire personne, n'a réellement fait de comparaison sur ce sujet, avec du vécu dans le quotidien. Donc pour 99%, une telle migration revient tout simplement à sauter dans l'inconnu !
Pourtant, me direz-vous, MacOS (et tous les iOS d'ailleurs) sont des environnements Unix, comme Linux (ce n'est pas de la cas de Windows, Microsoft ayant son propre écosystème très verrouillé). C'est exact, mais il s'agit plus d'une question d'usage, de communauté, que de technicité, bien que la variante FreeBSD sur laquelle est basée MacOS doit un Unix au même titre que le GNU/Linux. Les deux noyaux ont donc beaucoup d'affinités, même si des différences notables existent, qui touchent peu de gens, essentiellement les spécialistes de codes ayant besoin de descendre dans les entrailles du système. Dans ce cas, FreeBSD étant moins utilisé, les communautés sont plus réduites, et il est alors plus difficile d'usage que GNU/Linux. Mais la différence est mince, sachant que FreeBSD et GNU/Linux ont leurs avantages et inconvénients, FreeBSD étant par exemple réputé pour la propreté de son code, sa sécurité, sa fiabilité et sa stabilité. Ce qui ne sous-entend pas que GNU/Linux soit une passoire !!
En fait, plus le temps passe, plus l'environnement Apple devient verrouillé, et anxiogène. Le fait d'être bloqué entre le matériel et le logiciel, ce que certains qualifieront d'obsolescence programmée, fait partie des reproches, mais pas que cela. Le système MacOS progresse de manière incrémentale, et les arguments annoncés pour vanter celui-ci sonnent plus comme des coups marketing. Du temps de Steve Jobs, il y avait une certaine fascination liée au personnage, qui poussait à des ruptures technologiques, et à des sauts dans le confort d'usage. Maintenant, on a l'impression d'acheter un mac pour sa carrosserie, un peu comme une cafetière Nespresso. C'est beau, mais ce n'est pas meilleur qu'ailleurs... Et pour couronner le tout, c'est cher, très cher, bien trop cher pour ce que c'est. Par ailleurs, les objets Apple ont un indice de réparabilité qui est très médiocre, ce qui est intentionnel. Rendre le client captif pour la moindre panne (et il y en a !) et qu'il paie cher toute réparation. Pas très agréable. Et c'est sans compter la quasi impossibilité de faire évoluer la machine pour suivre les progrès techniques, changer de disque SSD par exemple, rajouter de la mémoire vive (RAM), choses bien banales aujourd'hui, et qui doivent être modulables selon l'évolution des usages... Et bien non, sur un macbook pro (j'aime bien le label pro, un attrape-nigaud), la carte mère contient tout de manière soudée... Bref, une fois achetée, la machine est figée dans sa configuration à jamais... Et en cas de problème, il faut tout changer...
Dans ce contexte, l'envie est forte de prendre un bon bol d'air frais en allant voir la concurrence, côté Linux, avec une fiabilité toute aussi bonne, des couts bien moindres, une réparabilité cent fois meilleure, une évolutivité remarquable. Le seul hic à cette transition informatique, est l'obligation d'une certaine rupture des habitudes. Va-t-on retrouver un environnement voisin de celui du Mac, permettant de poursuivre ses activités sans discontinuité ? Va-t-on y perdre ou y gagner au final ? Interrogations bien légitimes quand on observe l'usage intense qui est fait de l'informatique, dans tous les recoins de la vie quotidienne.
Je livre ici ma propre expérience, qui fut parfois difficile (j'étais seul sur le sujet), il faut bien le reconnaitre pendant quelques semaines, mais jamais décevante, bien au contraire ! Le saut d'Apple à Linux m'a apporté quantité de bonnes choses, et, pour rien au monde, je ne reviendrai donc en arrière.
Le premier pas a été avec la transition iOS/Android, alors que mon iPhone avait cramé en voulant changer la batterie, en perçant celle-ci par erreur. Fatal !! Après Huawei et l'excellent P20 Pro, je suis passé à Samsung avec un Ultra S23 acheté neuf en 2024, donc à un prix intéressant. Le saut d'écosystème fut important, et il fallut prendre de nouvelles habitudes. Mais une bonne chose à savoir : 99.99999% des applications qui tournaient sous iOS tournent également sous Android ! Donc pas de panique, juste un peu de patience pour tout réinstaller. La migration Huawei vers Samsung a été très simple, sans aucun bug !! Chose intéressante, il y a beaucoup plus de choix sous Android, et certaines applications identiques ne sont pas bridées sous Android comme elles le sont sous iOS. En d'autres termes, on ne prend pas l'usager pour un benêt, et il est aussi capable de se débrouiller lui-même pour faire ses choix, y compris dans la sécurité. Cette migration réussie fut porteuse d'espoir ! Celle-ci est donc possible, et même souhaitable. Le choix notamment des appareils photos des smartphones sous Android est bien plus large, et on peut vraiment trouver des objets extraordinaires à ce sujet. Apple a longtemps été à la traine... même si l'écart est moins critique désormais.
Si on peut faire le grand saut pour son smartphone, pourquoi ne pas tenter sa chance avec son ordinateur portable et même son ordinateur fixe de bureau ? La guéguerre sur le type de processeur est complètement stérile, et les c?urs M1, M2, etc d'Apple, qui a migré une nouvelle fois en quittant Intel, n'offrent pas des performances tant décoiffantes que cela. Sauf peut-être pour quelques logiciels professionnels, tels que le montage vidéo, et encore. On vend du rêve vide ! Mais c'est du bon marketing et un piège à gogos. D'autant que l'OS n'est pas bien optimisé, donc les logiciels ne sont pas forcément hyper-performants, même si pour quelques jeux d'instructions, ces processeurs ARM sont très bons.
Pendant ce temps là , Intel avec son environnement x86-64 fait également des bons progrès, avec les configurations hétérogènes de c?ur notamment (processeurs i5, i7, i9), permettent des performances très grandes. En fait, Apple joue un peu comme du temps des chaines stéréo, des magnétoscopes, en vantant des qualités souvent inutiles pour l'usage courant... Mais au prix fort, et l'usager, souvent ignorant des détails techniques (ce qui est normal) gobe cela facilement, devant mettre la main au portefeuille. Rien que nommer les puces M1, M2, M3, avec une série croissante de nombres pousse naturellement les gens à croire que le M3 est trois fois mieux que le M1... belle arnaque...
Donc, préférant les environnements qui progressent sans coups de bluff excessif, tels les processeurs Intel, préférant aussi les cartes graphique NVidia à celles d'AMD, en raison du language CUDA (là c'est une affaire de spécialiste), il est naturel de se tourner vers la sphère Linux qui gère cela haut la main. La difficulté réside alors à faire le bon choix, car on est en apesanteur, dans un univers immense, où chaque usager a son propre avis, sa propre expérience irremplaçable, qui n'est pas forcément adaptée aux besoins que l'on a. Il faut lire beaucoup les avis avant de faire un choix avisé.
Prenons une démarche solide : je veux de l'Open Source, c'est-à -dire des programmes et environnement communautaires, donc gratuits. L'Open Source garantit la transparence des outils dans leurs développements, mais surtout la pérennité de l'objet. Les usagers se prennent en main, et il est rare de voir des projets disparaitre pour des questions économiques.
Premier point, quelle machine prendre ? Pour les portables, il y a des fabricants spécialisés dans la vente d'ordinateurs compatibles Linux : Clevo, Tuxedo, un peu Dell. Pour ma part, j'ai choisi Tuxedo, un fournisseur allemand de bonne réputation, construisant des machines très modernes, légères, compactes, et prêtes à être équipées d'un OS GNU/Linux. Mon choix : TUXEDO InfinityBook Pro 14 - Gen8, avec un processeur 20 c?urs tournant jusqu'à plus de 5 Ghz, et 32 Go de mémoire RAM (extensible à 64), avec un SSD NVME de 1 To. Rien n'est soudé, et tout est extensible selon mes usages futurs ou en cas de problème. La batterie tient 6-10h et plus selon les usages (14h max !), et avec sa coque noire en magnésium, il est chic, discret, classique mais très puissant. Poids : 1.3 Kg, cout ? 1600 euros TTC, coût de l'expédition compris !! A ce prix-là , Apple offre des Macbook Air très peu performants et complètement soudés. Il faut compter 3500 à 4000 euros pour des performances équivalentes... Cela pique !! Pour un ordinateur fixe de bureau, les NUC Intel de 13ème génération sont parfaits, avec des processeurs très voisins, et des capacités comparables. On peut rajouter en interne un autre SSD, et même un disque dur traditionnel de plusieurs To pour du gros stockage. Sans les disques et la mémoire, on est sur du 600 euros pour un tel objet, bien moins que l'alternative Mac, le fameux Mac Mini... qui a la même taille. No comment !
Deuxième point : Quel système d'exploitation, ou OS ? Là , on a globalement trois choix possibles : les environnements Debian, Fedora et Arch. Je laisse aux spécialistes le soin d'argumenter sur les avantages et inconvénients des uns et des autres. Pour moi, l'OS le plus versatile, avec une large communauté est Debian, sur lequel est construit le fameux Ubuntu. Comme Ubuntu est devenu une référence, le nombre de logiciels libres (ou non) compatibles est immense, et c'est une bonne garantie que l?investissement matériel ne sera pas gâché. Attention, comme on est dans un monde libre, il y a beaucoup de variantes (fork) qui circulent, bien sous certains aspects mais pas toujours. Je penche pour la fiabilité, donc les versions LTS d'Ubuntu (la dernière est 22.0.4) sont pour moi une référence, garantissant une excellente stabilité.
Troisième point : le bureau (desktop). Sur Ubuntu et d'autres OS, plusieurs types de bureau ont été construits. Ce sont des outils essentiels, puisqu'ils gèrent l'interface graphique homme-machine, donc la facilité avec laquelle on va dialoguer avec son ordinateur. Un mauvais bureau sur un bon OS n'a aucun intérêt, l'inverse étant vrai d'ailleurs ! Il y a pléthore de bureaux, et j'en ai essayé plusieurs, de Xcfe, Gnome, Mate, à KDE. Après plusieurs essais, c'est KDE qui a retenu mon attention. Il est un peu complexe à paramétrer, mais offre tellement de possibilités que l'on peut adapter l'outil à ses besoins sans aucun problème. Très stable, bien soutenu par une communauté active, c'est devenu pour moi la référence, même si Xcfe est intéressant pour les machines peu puissantes. Il est en effet peu gourmand en ressources.
Quatrième point : les applications ? Va-t-on retrouver a minima celles qui existaient sous Mac OS ? La réponse est oui, et même plus. On a plus de choix, et des outils Open Source bien mieux interconnectés, offrant ainsi une souplesse d'usage sans commune mesure. Les outils sont pensés d'abord pour leurs utilisateurs et non pour rendre les usagers captifs. C'est très visible. J'ai mis en fin d'articles quelques applications dont je me sers le plus.
Maintenant, il faut mettre tout cela en musique, c'est-à -dire, prendre ses marques et ses habitudes pour que l'expérience quotidienne soit fluide. Cela prend quelques semaines, et c'est normal. C'est comme changer de voiture. Mais on se fait très vite à l'environnement simple, stable, pratique, très interconnecté et très puissant. Pas de stress, en cas de pépins, on peut réparer sans risquer de casse son budget.
Pour rien au monde je ne reviendrai en arrière, et la ligne est toute tracée pour un avenir avec le minimum de soucis informatiques, et la sensation plaisante d'être maitre de ses choix, d'avoir la liberté de décision, et non d'être un mouton que l'on tond sans vergogne pour le bénéfice de quelques-uns.
NOTE: ne pas attendre la mort de l'ordinateur Apple pour effectuer la migration. Ce serait perdre beaucoup de temps. Par ailleurs, les fichiers sur Mac sont compatibles sur Linux, donc pas de soucis à ce sujet. Pour me simplifier la vie, j'utilise à fond les disques virtuels sur des NAS sécurisés, permettant de ne pas charger l'ordinateur avec des fichiers rarement lus. Et en cas de problème, un ordinateur est totalement interchangeable en quelques minutes. Voir mon article sur l'informatique à la maison qui explique la configuration matérielle et logicielle.
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Principales applications Linux utilisées :
Discover (magasin d'applications, un peu l'Apple Store Linux, plus large également)
Firefox, Tor et Google Chrome (navigateurs, Mac ou Linux)
Bitwarden (mots de passe sécurisés)
Thunderbird (client mails, agenda, tâches, carnet d'adresse et bien plus)
WhatsApp (client non officiel mais très compatible)
Discord (client officiel)
Tilix (terminal puissant, comme iTerm sous Mac)
Kfind (recherche de fichiers)
Rclone (montage de disques réseaux basé sur rsync de toute origine, Mac et Linux)
Dolphin et Krusader (gestionnaires puissants de fichiers, avec interface intégrée avec Tilix par exemple, équivalent du Finder sous Mac)
FileZilla (transfert de fichiers, Mac ou Linux)
Darktable (retouche photo, Mac ou Linux, plus puissant que LightRoom et même PhotoShop d'Adobe)
Kate (Puissant éditeur de texte pour les codes, Mac et Linux)
Git Cola et Git DAG (gestion des projets Git)
Kcalc (calculette versatile)
Lyx (Editeur Latex, Mac et Linux)
OnlyOffice et LibreOffice (remplacent la suite Microsoft Office, gratuits, 100% compatibles)
NoMachine (accès machines distantes, Mac et Linux)
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